Roy Khan (CONCEPTION / ex-KAMELOT)

Le temps joue parfois des tours dont on se passerait. Tenez, pas plus tard qu’en mai 2020, je fis un long skype avec le chanteur de CONCEPTION ressuscité, Roy Khan . Dire que je suis fan de l’artiste est un doux euphémisme. Après de longues années de silence suite à son départ de KAMELOT, le metal était orphelin d’une de ses plus belles voix. Il aura fallu attendre trois ans pour que le concert parisien plusieurs fois repoussé pour raisons sanitaires planétaires puisse enfin se tenir. Ce sera samedi prochain, 22 avril 2023, à la Maroquinerie. L’occasion (ENFIN) de publier cette interview et de revenir sur leur dernier album en date State of Deception (chroniqué ici même). N’hésitez pas à la recouper en vous replongeant dans l’interview que nous avait accordée son double maléfique, le guitariste Tore Østby (à lire là).

[NDLR : petit échange sur le coronavirus édité car heureusement plus d’actualité]

Roy, je me dois de te révéler qu’en ce qui me concerne, CONCEPTION est une histoire de frustrations (rires)

(Rires)

Je vous ai découvert après la sortie de Flow. Un ami américain m’avait à l’époque envoyé une mixtape sur laquelle il m’avait enregistré deux morceaux de CONCEPTION, « Under à Mourning Star » (extrait de In Your Multitude – 1995) et « Cardinal Sin » (extrait de Flow – 1997), et… ce sont les deux seuls titres dont je me souviens !

(Rires)

Et c’est au moment où je vous découvrais ainsi que vous avez splitté ! Je crois me souvenir que tu avais déclaré en interview que le groupe avait évolué trop vite entre ses deux derniers albums, tu le maintiens ?

Oui, trop vite pour nos fans ! Pour nous ces deux albums nous conviennent, on en est très fiers, mais c’est vrai qu’une majorité de nos fans n’a compris Flow que bien plus tard. Et depuis cet album a même acquis un statut d’album culte.

Cette incompréhension est une des raisons pous lesquelles le groupe a splitté ?

Pas seulement. On était censé partir en tournée avec STRATOVARIUS et ELEGY, les billets étaient imprimés et vendus avec notre nom dessus, et à peine six jours avant de partir sur la route on nous a appelés pour nous dire qu’on n’était plus les bienvenus. Sans aucune espèce de début d’explication ! Et donc, eh bien… voilà ! (rires) Alors entre ça et le fait qu’on sentait que le public n’était pas très réceptif à ce qu’on avait fait avec Flow, l’un d’entre nous a suggéré de faire une pause, simplement. Mais peu de temps après Thomas (Youngblood) de KAMELOT m’a appelé, et je suis allé les aider sur le premier album sur lequel ils étaient en train de travailler. A partir de là les choses se sont enclenchées…

Le sort réservé à Flow à sa sortie a généré une frustration aussi chez toi ou Tore ?

Non, non. Tore était très occupé et heureux, en tant qu’artiste, musicien, avec ce qui se passait pour ARK, et comme je te l’ai dit KAMELOT a très bien décollé commercialement de mon côté. Bien qu’on adorait tous CONCEPTION, nous étions assez occupés dans nos différents projets pour avoir des regrets.

Depuis cette époque, je dois reconnaître que je suis tombé amoureux de ta voix et je t’ai suivi partout. Parfois j’ai l’impression d’être une groupie !

(Rires)

Ca t’est déjà arrivé de te sentir groupie devant un artiste ?

Euh….. non… (rires) ! Mais j’ai vécu quelques moments forts au cours de toutes ces années à cotoyer d’autres artistes backstage. J’ai bien sûr eu quelques idoles. Je me souviens d’une fois où QUEENSRYCHE nous a regardés jouer depuis le côté de la scéne au Sweden rock. J’avais l’impression d’être au sommet de ma carrière !

Rencontrer Geoff Tate, auquel ton chant fait parfois penser, fut un grand moment ? Tu étais fan ?

Absolument ! Il y a quelques groupes dont j’ai été super fan, si on met à part Elvis Presley qui était mon héros quand j’étais enfant ! Mon père l’écoutait souvent, j’adorais. Mais en tant que consommateur de musique conscient de ses goûts, mes deux coups de cœurs furent AH-AH, le groupe de pop norvégien, et puis T.N.T., IRON MAIDEN, et quelques autres groupes bien sûr, jusqu’à ce que je découvre Rage For Order (1986) et que je devienne fan de Geoff Tate, autant pour son style de chant, que sa façon d’écrire ses textes, ses mélodies.

Ce n’est pas surprenant que tu mentionnes Elvis. C’est une vraie influence ?

Oui bien sûr, par forcément consciente, j’écoutais Elvis avant même de savoir qui il était car mes parents écoutaient ses disques.

Tu es donc récemment revenu au chant en 2018 avec CONCEPTION. Penses-tu que CONCEPTION soit le seul groupe qui pouvait te faire revenir ?

Je comprends ce que tu veux dire, on m’a déjà posé deux ou trois fois la question, mais… non. Je pense que d’une manière ou d’une autre je serais revenu, peut-être en solo. Quand j’ai quitté la scène en 2011, j’étais à saturation. Jouer la rock star, voyager sans cesse, ne vivre que pour la musique,.. ca durait de manière continue depuis Parallel Minds (CONCEPTION – 1993) et j’ai fini par m’en rendre malade. Il fallait que je sorte du système. J’ai trouvé un boulot régulier pendant trois ans, puis un autre, et petit à petit l’envie de refaire de la musique est revenue. Et puis Tore et Arve sont revenus vers moi il y a quatre ans avec deux morceaux qui étaient vraiment cool. Ils ne se retrouvent ni sur le EP ni sur l’album, mais il y avaient en eux ce je ne sais quoi qui a rallumé la flamme en moi et m’a donné envie de recommencer. Et finalement 95 % des titres qui se retrouvent sur ces deux sorties proviennent du moment où on s’est retrouvés.

Il a fallu trier les titres qui se trouveraient sur l’EP et sur l’album. Le choix s’est fait sur une question de dynamique pour chacun d’entre eux, de montée en puissance, d’autre chose ?

C’est plus sur la base de l’unité de chaque disque, comment les titres interagissent entre eux. Il fallait aussi tenir compte des morceaux plus lents comme « Feather Moves » ou « My Dark Symphony », ou encore « The Moment » sur l’EP. Mais surtout c’est la vision d’ensemble de chaque disque qui nous a guidés.

Et il était écrit dès le départ, j’imagine, que quel que soit le choix, l’album serait de toute façon trop court. Pour les fans.

(Rires) En fait, nous avons deux ou trois autres titres qui auraient pu finir sur l’album si on avait passé plus de temps à les travailler, 3, 4 ou 5 mois. Mais on s’était fixé des deadlines. On avait terminé des chansons qui allaient bien ensemble, on ne savait pas si les autres s’incorporeraient bien dans l’ensemble, et comme on s’étaient fixé des délais on a choisi de les respecter. Il y a toutefois un titre qui était prévu sur l’album et qu’on a retiré. L’album aurait donc pu être plus long, mais on les aime bien courts !

Ce qui est aussi intéressant que plaisant sur cet album, c’est sa variété. Il n’y a pas deux titres qui sonnent pareils.

Merci ! Oui, c’est dans notre ADN, on aime varier.

A la fin de « She Dragoon », il y a des sons qui me rappellent In Your Multitude. C’est le seul moment de l’album qui m’évoque le passé. Pour rester pertinent, il faut que vous vous réinventier continuellement ?

Oui, on nous demande souvent si les attentes de nos fans ne nous effraient pas, après tout ce qu’on a fait dans années 90, après ARK, après KAMELOT,… mais pour être franc la pression qu’on se met par nous-même est plus importante que celle ne nous mettent nos fans.

Vous vous surprenez parfois ?

(rires) Et bien… (rires) Ca arrive. Parfois on termine une journée en se disant qu’on a plutöt bien bossé !

Sur Flow il y avait quelques éléments élecroniques, alors que sur State of Deception les arrangements sont plutôt symphoniques. Ce sont des choses que vous expérimentez ? Ca provient peut-être de ton passage sur KAMELOT ?

Le fait est que si les orchestres symphoniques avaient été meilleur marché, on les aurait utilisés dans les années 90. Tore et moi avons un bagage de musiciens classiques, Tore est un très bon arrangeur.

Autant j’aime ce que Tore a fait avec ARK, ou toi avec KAMELOT, quelque chose de vraiment spécial se produit quand vous travaillez ensemble. Tu le ressens aussi ?

Je ne sais pas à quoi c’est dû, mais s’il existe quelque chose, ca tient de la connivence heureuse ! Nous nous complétons dans la composition. Le chant, les mélodies et les paroles pour moi. Je joue aussi du clavier et de la guitare, mais c’est secondaire. Tore est doué pour la batterie et la guitare. Et j’inclus la basse dans la guitare. A deux on a une bonne vision de l’ensemble quand on écrit une chanson. On a sûrement les mêmes standards de qualité, alors quand on est tous les deux satisfaits c’est que notre chanson n’est pas trop mal.

Il y a de l’agressivité constante dans le jeu de Tore, et un charme indéniable dans tes mélodies. Votre musique bénéficie tellement de ce choc des mondes !

Oh merci ! Tu sais, encore une fois, on met nous-même la barre assez haute en matière d’attente et de résultat. Parfois on se dit que c’est peut-être trop et qu’on peut perdre des fans comme ce fut le cas avec Flow. Mais quand les gens comprennent l’énergie et les intentions de notre musique, en tant qu’artistes, c’est gratifiant.

Etait-ce difficile de revenir vingt ans après la pause de CONCEPTION, ou dix ans après avoir quitté KAMELOT ?

Le fait que plus de 20 ans se sont écoulés depuis Flow, que Tore et moi, mais aussi Arve et Ingar, avons joué dans différents groupes à des niveaux différents, le fait que nous avons aussi pris quelques années,.. tout cela fait tant de changements que c’est comme une autre histoire qui s’écrit. Les vies que nous avons menées, les films que nous avons vus, les livres que nous avons lus, la musique que l’on a écoutée, tout ce qui a pu nous influencer, que nous avons vécu, ont forgé ces nouveaux disques.

Et pourtant malgré tout ce temps, vous revenez en faisant appel à la confiance de vos fans en lançant des crowdfundings. C’est un défi ?

Oui, absolument. La première fois, on a fait appel à Pledge. La campagne s’est super bien déroulée, c’etait la chose la plus fun que j’ai jamais faite dans ma carrière, et puis Pledge a fait faillite ! C’est devenu un cauchemar, il a failli faire un gros emprunt pour satisfaire les fans qui avaient contribué, il a fallu mener un combat pour récupérer ne serait-ce que les données de Pledge. Ca a bien failli avoir raison du groupe. On savait qu’on avait tous ces bons morceaux pour l’album qu’on n’avait pas sorti, on avait enregistré toutes les parties de batterie,… je pense que cette projection dans l’album prévu un an plus tard est ce qui nous a maintenus en vie. Et maintenant on a ce foutu coronavirus ! (rires). Dans un monde idéal, on devrait être en tournée en ce moment. Mais bon, ce n’est que du rock, ce n’est rien à côté des gens qui meurent, ceux qui perdent leur boulot,…

As-tu un morceau préféré sur cet album ?

Un titre préféré… hmmm… C’est difficile, je les aime tous. En fait, ça dépend aussi des jours. J’ai réécouté l’album la semaine dernière et j’ai passé un bon moment. J’en suis vrament content, je pense qu’il va durer.

Tu n’as pas d’animaux chez toi je crois…

Non, ma femme est allergique.

Et pourtant tu écris des paroles qui parlent de « phéromones », ma question est donc : qui est ce « She Dragoon » ?

C’est une de ces chansons…. tu vois, parfois dans les démos j’envoie des mots de façon aléatoire, en mauvais anglais, mélangés avec du norvégien, et je me laisse porter par le flow de la mélodie, comme une sorte de jam. Et parfois il y a des circonstances, des locutions, des mots, qui sont plus spécifiques et qui restent. J’essaie de les changer, mais ils restent. C’etait le cas avec le début de cette chanson ! C’est exactement ce que j’ai improvisé sur la démo : « No, no, no, I don’t want your pheromones.. ». Et aucune tentative pour changer ce mot n’a marché ! (rires) Ils n’étaient pas aussi cool, aussi…

Mystérieux, intriguant…

Oui, exactement ! Et donc le texte s’est développé sur ces premiers mots… pour dépeindre, je ne sais pas, une sorte de relation assez bizarre, étrange, ça c’est sûr !

En vieilllissant la voix change, les aigus sont plus difficile à atteindre. Ce n’est pas difficule de reprendre un répertoire que tu chantais il y a plus de 20 ans ?

J’écris des lignes de chant qui correspondent à ma voix aujourd’hui, c’est sûr, mais je suis encore capable de chanter la plupart des titres des années 90. C’est vrai que parfois il faut descendre d’un demi-ton,… tu me demandais tout à l’heure si je me surprenais parfois, et bien cela m’a surpris de constater que ma voix était roujours là et que je pouvais encore chanter assez aisément certains vieux titres (rires) ! Après toutes ces années, il n’y avait pas trop de différences depuis mon départ. D’une certaine manière, je chante même plus facilement. J’ai une vie plus saine, je me prépare plus sérieusement avant de chanter,…

Tu penses que tous ces albums que tu as sortis avec KAMELOT t’ont apporté une expérience en matière de gestion de ta voix, appris à mieux la maîtriser ?

Hmmmm (long silence)… C’est dur à dire. J’ai toujours écrit des lignes de chant à la limite de ce que je pouvais chanter. J’ai toujours aimé me lancer des défis, au niveau de la technique, des acrobaties vocales que je m’impose. Mais c’est sûr qu’il est préférable d’écrire des mélodies en tenant compte du fait qu’il faudra les chanter tous les soirs en tournée.

J’aime beaucoup la variété de la scène musicale norvégienne, peux-tu me dire s’il existe une manière norvégienne de faire du rock ?

Quels groupes écoutes-tu ?

Oh il y en a tellement ! Shining de Jørgen…

Celui de Blackjazz ?

Oui.

Oh ! J’adore SHINING !!!

Mais aussi LEPROUS, ou encore AUDREY HORNE…

Super groupe en live !!!

La norvège n’est pas un grand pays sur le plan démographique, comment faîtes-vous ? Il y a une grand famille du metal, du rock ?

Je vais parler pour moi, je connais pas mal de monde, mais on ne peut pas dire que le metal norvégien forme une grande famille. Ce n’est pas comme ça. Comme tu dis, il y a beaucoup de bons groupes, mais c’est tout. C’est lié à l’économie, au climat qui inspire une certaine mélancolie.

[NDR : fin de l’interview également éditée pour les mêmes raisons]

RDV avec CONCEPTION à LA MAROQUINERIE le 22 avril 2023 !

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Toschie (AUDREY HORNE)

Au plaisir de la découverte de chaque nouvel album d’AUDREY HORNE s’ajoute celui de s’entretenir avec son volubile frontman, Toschie. Alors que sort Devil’s Bell, le septième album studio des norvégiens, lequel annonce un tonitruant retour aux fondamentaux hard-rock, nous avons à nouveau décroché la ligne directe avec le chanteur-tatoueur le plus passionné du milieu, celui auquel jamais ne nous viendrait l’idée de demander si … Continuer de lire Toschie (AUDREY HORNE)

Tore Østby (CONCEPTION / ARK)

[mode fanboy] Un jour (ou peut-être une nuit) il y a bien longtemps, au siècle dernier, je découvris CONCEPTION, groupe norvégien dont je tombai immédiatement amoureux avant d’apprendre quelques mois plus tard qu’il venait de splitter. Tragédie, rage, désespoir ! Bien sûr, son bassiste Ingar Amlien continua sa route avec CREST OF DARKNESS, son chanteur Roy Khan intégra KAMELOT, et son guitariste Tore Østby forma ARK avec notamment Jørn Lande… mais cela ne pouvait masquer la triste réalité : CONCEPTION n’était plus. Fast forward 2018 : CONCEPTION revit ! Moi aussi ! Un single, un EP, un formidable album en 2020 (State of Deception), une annonce de tournée et….. CORONAVIRUS ! Reculer pour mieux sauter, 2022 sera peut-être la bonne avec la sortie imminente d’un coffret deluxe de l’album du retour, et une date à Paris en avril ! Croisons les doigts. Avant de vous proposer notre entretien-groupie avec Roy Khan, voici les meilleurs moments du long échange que nous a accordé Tore !

Tore : Salut Christophe, où es-tu en France ?

Sur la côte ouest, en Bretagne. Tu connais la France je crois, tu y as vécu un temps.

Oui, à Castelnaudary, près de Toulouse…

Un endroit mondialement célèbre pour sa spécialité culinaire… (rires)

Oui, le cassoulet, mais ce n’est pas ce que je préfère (rires). J’adore la gastronomie française, c’est même ma préférée, mais le cassoulet…. (ndr – Tore accompagne sa réponse d’un geste de la main) (rires)

State of Defiance est le premier album de CONCEPTION depuis Flow (1997), un retour qui semble avoir bien été préparé puisque ce disque arrive après un single, puis un EP (My Dark Symphony). Tous les titres étaient ils prêts au même moment, et comment la sélection pour ces sorties consécutives s’est elle organisée ?

C’est difficile d’avoir un plan en musique car c’est le coeur qui s’exprime. L’écriture de l’EP, du single et de l’album s’est déroulée sur quelques années. Certains des titres étaient déjà composés quand j’étais à Castelnaudary ! C’est même là-bas que j’ai composé « Feather moves ». Mais c’est en 2017 que nous nous sommes retrouvés pour mettre en forme ce que j’avais, et aussi développer de nouvelles idées. On a beaucoup tenté. Certaines idées ont abouti, d’autres non. C’est à ce moment qu’on s’y est mis à fond. On peut dire que la plupart des nouvelles idées qui se trouvent sur l’EP et l’album ont été conçues à cette époque. Evidemment, on a continué à écrire après la sortie de My Dark Symphony, on a finalisé les morceaux qui figurent sur State of Deception, mais les choix ont été assez simples. Sur My Dark Symphony, les morceaux sont portés par cette volonté de dire simplement : “Nous sommes de retour !”. La vie n’a pas été simple pour chacun d’entre nous pendant toutes ces années, on a connu notre lot de déceptions, de coups durs, et en écrivant ces chansons, en composant cet album, on a d’une certaine façon décrit ce qu’on avait vécu, où nous en étions, et comment nous voyions l’avenir. Tout s’est organisé autour de ces idées.

Quand on écoute State of Deception, bien que chaque morceau ait sa propre identité, il ressort de l’ensemble une forte impression d’homogénéité..

Absolument !

Tandis qu’aujourd’hui, en écoutant My dark Symphony, que bien sûr j’ai découvert avant (rires), je trouve que cet EP est plus décousu et sonne un peu comme le ferait un cd bonus.

Okay (sourire)

Il part dans une multitude de directions, et n’a pas ce sens puissant d’unité. Il donne plus l’impression d’un assemblage de chansons. Vois-tu ce que je veux dire ? Cette atmosphère différente que je ressens ?

Chacun a son avis ! C’est toujours intéressant pour un artiste d’entendre le ressenti des auditeurs. Pour nous, il y a bien une unité dans My Dark Symphony. Les morceaux sont liés à bien des niveaux, qu’il s’agisse des textes ou des thèmes. My Dark Symphony parle peut-être plus de nous, alors que State of Deception est plus tourné vers le monde, exprime nos réflexions sur notre sort et celui de notre planète, sur l’humanité en général. Mais je comprends aussi pourquoi tu penses cela, car les chansons sur My Dark Symphony sont plus variées musicalement. « The Moment » par exemple est très différente de la chanson éponyme, qui elle-même n’a rien à voir avec « Grand Again » qui est un up-tempo…

Au début de ce siècle, Conception a splitté. Même si tout n’avait pas été écrit, l’histoire a pris fin….

On était en pause (sourire).

Mais vous avez tous pris des chemins différents ! Pourtant, alors que le groupe n’existait plus, tu n’as jamais cessé de composer. Tu nous dis qu’un morceau comme « Feather Moves » a été écrit peut-être dix ans plus tard, et même si le groupe n’existait plus avais-tu pourtant la voix de Roy en tête en l’écrivant ? Car entretemps tu avais écrit pour ARK par exemple, qui musicalement et vocalement était très différent. Espérais-tu même inconsciamment que CONCEPTION se reforme un jour ?

Pour ce titre non, je n’avais pas la voix de Roy en tête en le composant. Ca peut m’arriver parfois, ou d’avoir celle de Jørn quand je composais pour ARK, mais la plupart du temps ce n’est pas le cas. J’ai rarement les voix en tête, je suis exclusivement concentré sur la musique. En fait chacun d’entre eux, même si je peux avoir des vocaux en tête, écrit ses propres mélodies sur ma musique. Je me souviens avoir fait écouter la musique de « Feather Moves » à Roy il y a bien longtemps, car même si on n’était plus dans CONCEPTION on était constamment en contact. On a même vécu ensemble un certain temps quand j’étais dans ARK et lui dans KAMELOT. On avait échangé quelques idées sur le morceau mais sans plus. Il a fallu attendre qu’on se retrouve dans une cabane à la montagne, en Norvège, isolés du reste du monde et que je lui joue la mélodie en lui demandant d’improviser. Il a ensuite fallu ajuster un peu, mais tout est venu de son impro ce jour-là. Ca nous a rappelé cette formidable connection qui existe entre nous. Il fallait à tout prix travailler ce titre et l’achever. C’était une évidence.

Cette chanson, c’est l’étincelle qui a ravivé la flamme de CONCEPTION ?

Ca n’a jamais été le but, elle trainait quelque part depuis longtemps. A un moment avec Roy, on s’est demandé si on ne pouvait pas travailler ensemble un titre et dès le départ elle s’est imposée. Parfois on travaille très vite, les idées fusent, mais parfois c’est tout l’inverse et il faut sans cesse se remettre sur un titre pour le faire aboutir. Par exemple, on travaille en ce moment un titre inédit qui sera sur la box deluxe de State of Deception qui sortira début 2022. Ce morceau devait figurer sur la version sortie en 2020 mais il faut toujours que l’on soit 100 % satisfait et ce n’était pas le cas à ce moment. On vient de la reprendre et on la termine en ce moment. C’est un accouchement long ! “Feather Moves” fut rapide. « By the Blues », j’en ai joué le riff également lors de notre séjour à la montagne, en demandant à Roy de jouer avec. Il a commencé à chanter, et la mélodie était là une heure plus tard à peine. Un autre titre par exemple, “Into The Wild”, je l’ai joué, on a changé les arrangements, quelques parties, et elle est devenue ce qu’elle est. De toute façon, une chanson n’est pas finalisée tant que Roy et moi, bien sûr les autres aussi mais Roy et moi sommes les principaux compositeurs, ne sommes pas satisfaits à 100 %.

Vous avez fait de belles choses séparément, mais la magie qui opère quand vous composez ou jouez ensemble est unique, une vraie évidence à mon sens.

Je tends à penser comme toi.

Tes compos pour CONCEPTION et celles pour ARK sont très différentes, comme si tu utilisais des parties différentes de ton cerveau, c’est conscient de ta part ? Avec CONCEPTION, tu sembles adepte de l’adage “less is more”, à l’opposé de la musique alambiquée que tu composes pour ARK. Bon maintenant, les chanteurs ont deux styles opposés également !

Bien sûr, je vois ce que tu veux dire. Pour moi, le premier album d’ARK est un peu l’équivalent d’ In your multitude (1995) de CONCEPTION. C’est là qu’a débuté la musique d’ARK, avec un titre comme “Million Gods” particulièrement. J’adore vraiment ce mélange jazz/fusion et metal, ces guitares hispanisantes,… On l’avait fait avec CONCEPTION, mais juste après cet album j’ai commencé à trainer et jouer avec Jørn et John Macaluso (batterie). On a rapidement formé ARK ensemble après la sortie de In Your Multitude. On a vite commencé à écrire et il m’a semblé plus naturel, comme John venait aussi de cette scène jazz/fusion/metal, de développer ce style plus à fond avec eux puisque CONCEPTION, comme tu l’as dit, allait naturellement vers une écriture plus focalisée sur la mélodie, sans forcément être minimaliste parce qu’elle sait aussi être complexe. Ca me semblait logique de pousser “Million Gods” plus loin avec ARK, et suivre une autre approche avec CONCEPTION. Mais bien sûr, je te rejoins, c’est magique quand j’écris avec ROY. On se pousse mutuellement, on s’inspire l’un de l’autre, on se nourrit de nos échanges. Mais c’est aussi vrai avec Jørn et ARK, cette collaboration qui a débouché sur Burn the Sun (2001).

Malheureusement, je n’ai jamais vu CONCEPTION en live, mais je vous imagine bien, Roy et toi, éclairés successivement comme on suivrait une conversation vous mettant chacun alternativement au centre du propos ! La musique de CONCEPTION me semble être écrite ainsi.

Merci ! C’est effectivement une combinaison je pense. Mais je pense aussi à Arve et Ingmar. A la batterie, Arve pose des fondations si solides, il a un sens très sûr du rythme, de très bonnes idées, et nous communiquons beaucoup, tous. Mais bien sûr, Roy et moi sommes les plus exposés.

Tous les morceaux sont écrits pour être joués sur scène ?

Oui, le live est très important pour nous. C’est une experience extraordinaire que d’écrire, de composer, de réaliser un disque, pas à pas, brique après brique, comme on construirait une maison. Mais au final l’energie qui se crée entre nous sur scène, mais aussi entre le groupe et les fans qui sont dans la salle,… elle est “là” la magie. C’est là que ce qui se passe nous dépasse. Je ne suis pas religieux, mais quelque chose s’y passe, de plus grand que nous.

Plus que jamais sur cet album, il y a beaucoup d’arrangements, de couches symphoniques….

Dès l’enfance, j’ai toujours adoré la musique classique. J’ai toujours été sensible à tous les styles de musique mais…. Autant le metal, le rock, la fusion, le jazz, la guitare hispanique, je savais comment les exprimer parce que je maîtrisais les instruments pour y arriver. Autant je sais jouer un peu de claviers mais je ne suis franchement pas très bon. Pas assez en tout cas. Alors grâce à pro-tools, j’ai pu m’exprimer. Avec beaucoup de patience, je suis toujours parvenu efficacement à faire illusion. Aujourd’hui, j’ai des outils qui me permettent de sortir ce que j’ai dans la tête. Avec des claviers, des violoncelles, des flûtes, n’importe quel instrument. Je peux écrire tout ce que j’entends. Je programme, grâce à ces outils. Et ça me permet de rendre justice à mes compositions.

State of Deception. Que penses-tu du titre de cet album aujourd’hui, à la lumière de ce qui se passe depuis ces deux dernières années ?

(soupir)…. Je n’en sais rien, c’est tellement étrange ! Je veux dire, quelle époque ! Nous enchaînons les mauvaises nouvelles : le changement climatique, l’invasion du Capitole, ce qui se passe en Europe aussi avec les extrémismes, et bien sûr par dessus tout le Covid…. C’était prémonitoire.

As-tu déjà pensé au titre de votre prochain album, pour exorciser tout ça ?

(rires) Non, on verra le moment venu, chaque album est une image de l’époque, de la façon dont on l’appréhende, de nous-mêmes aussi, de ce qui nous inspire sur le coup, donc il est beaucoup trop tôt car pour l’instant nous sommes focalisés sur la version deluxe de State of Deception, puis enfin de la possibilité de tourner. Voilà la prochaine étape. Nous n’avons aucune idée de ce qui nous arrivera, ni au monde, quand le moment viendra (rires) donc il est beaucoup trop tôt pour échafauder des plans !

Que peux-tu nous dire justement sur cette boxset qui sortira en février 2022 ? Depuis le retour de CONCEPTION, il me semble que vous faîtes tout vous-mêmes, c’est le cas pour ce projet également ?

Oui, pareil. On a lancé un crowdfunding à nouveau. Nous préférons le faire avec nos fans plutôt qu’avec un label. Cela crée un lien direct, nous laisse plus de liberté, et moins de pression extérieure. Et de plus nous laisse les droits sur le produit final. Ce sont nos fans qui rendent cela possible. Bien sûr, c’est un défi. Nous avons un label, des gens que nous employons, mais nous restons très DIY. Les labels connaissent leur boulot, ils ont de l’expérience dans la vente, la promo…. mais on peut aussi les voir comme des intermédiaires, parce que l’expérience musicale se vit avant tout entre l’artiste et le fan. Pour nous, ce projet financé par les fans est une opportunité de garder cette expérience libre de toute interférence.

A un moment donné dans l’histoire du groupe, CONCEPTION s’est mis en pause comme tu dis, parce que Flow n’a pas eu la réception à laquelle vous vous attendiez, c’est ça ?

Non, je pense que Flow a bien vécu au fil des années.

Que s’est-il passé alors ?

Tout faire nous-mêmes aujourd’hui, c’est un peu un retour aux sources. C’est ce que nous avions fait avec notre premier album, Last Sunset en 1991, que nous avions auto-produit. Nous sommes revenus au point de départ. Je pense que si l’on a fait long break, c’est aussi parce que nous avions besoin de tenter autre chose, tant humainement que musicalement. Mais le groupe n’a jamais splitté, ça a toujours été un break. D’accord, un “long” break, mais on ne savait pas qu’il allait durer autant. Flow a marché correctement, mais peut-être que nos attentes étaient trop fortes. Ca a sûrement joué dans notre décision de nous éloigner, mais il y avait d’autres raisons…. Nous devions partir en tournée européenne, et environ deux semaines avant le départ on nous a dit qu’on n’était plus sur l’affiche. Quelle déception ! La tournée devait durer deux mois, on a eu l’impression qu’on se foutait de nous. On en a eu marre de la façon dont le business fonctionnait… Mais je crois profondément que les choses arrivent pour une raison. Cela ne nous a pas tués.

Peut-être qu’alors les étoiles n’étaient pas alignées ?

Exactement, il y a un moment pour tout, aujourd’hui c’est le bon.

Ce deluxe Boxset de State of Deception (lien ici) comprendra des enregistrements live, combien ?

Je pense qu’on s’est calé sur six titres, et quatre titres studio.

Vous n’avez pas pu beaucoup jouer avant le confinement au début de la pandémie, vous avez assez de matériel ?

On a pu jouer en 2019, des morceaux de My Dark Symphony et d’autres des années 90. On a choisi de se focaliser sur les versions live des titres des années 90, puisque ce sont des titres qui aujourd’hui ne sont plus disponibles dans notre catalogue. De plus, le groupe a muri depuis cette période, dans son expression, dans son groove, et émotionnellement aussi en général. C’est assez cool d’avoir ces enregistrements d’anciens titres avec le feeling du CONCEPTION de 2020. Donc la box comprendra ces dix titres supplémentaires, mais aussi la version entièrement instrumentale de l’album State of deception. La production très ample de cet album s’y prête tout à fait, il se passe beaucoup de choses à tous les niveaux. Soit tu l’écouteras attentivement et tu découvriras tous ces détails derrière la voix de Roy, soit si tu préfères tu pourras t’en servir comme karaoke sous la douche (rires) !

Et te prendre pour Roy !

Tout à fait (rires) ! « Deviens Roy ! Achète la box, transforme toi en Roy ! » ! Ca c’est pour la partie musicale, mais la box contiendra aussi l’histoire de CONCEPTION, sous forme de livre.

Un vrai livre physique ou un support de type USB ?

Ca devrait être en .pdf sur une clé. Pour l’instant en tout cas, ce ne sera pas un vrai livre physique. Mais ce ne sera pas juste une compilation de tous les posts publiés sur la page FB du groupe. Tout sera réécrit, complété, illustré et mis en page. L’histoire de CONCEPTION dans les années 90.

En tant que “vieux groupe”, quels sont tes rapports avec la scène norvégienne ? J’ai cru comprendre qu’elle était assez éclatée…

Oui. Pour ma part je vis en Suède, mais je suis en contact avec quelques amis, notamment dans Enslaved, Dimmu Borgir, 1349… Quant à la scène norvégienne, je pense que tu as raison, mais il existe aussi un esprit de corps, de collaboration ou d’échange, ça dépend de l’endroit où tu vis. Je ne sais pas vraiment comment ça se passe aujourd’hui, mais quand j’habitais Oslo tout le monde jouait dans son coin, alors que ce n’est pas le cas à Bergen par exemple où les gens sont plus ouverts. C’est ce que je vis à Stockholm où de manière générale dans la musique les gens s’entraident beaucoup. En Norvège, les gens sont plus repliés sur eux-mêmes et leur musique, avec un plus grand souci de protection que de coopération. Oui, il y a des différences.

Pour ajouter à ce lien entre la Norvège et la Suède, saches que les deux premières places de notre top albums 2020 étaient occupées par Pain of Salvation et Conception.

Génial ! Léo est un très bon ami ! (Léo Margarit, batterie, Pain of Salvation)

Donc tu parles ausi français en fait !

[en français] Je peux parler un peu français, oui, mais ça fait un peu longtemps, je n’habite pas en France… Avec Léo je parle anglais tout le temps. Au moins maintenant je parle suédois, alors on parle aussi suédois. Je parle un mix norvégien/suédois (rires). C’est marrant parce que j’ai connu Léo quand j’habitais à Castelnaudary. Puis on s’est perdus de vue, et je ne pense pas qu’il savait que j’habitais à Stockholm quand il a intégré Pain of Salvation, et qu’on se retrouverait si proches. On habite à une heure et demie l’un de l’autre en voiture, alors je l’ai recontacté pour lui annoncer qu’on était presque voisins. Vraiment le hasard, deux fois de suite.

Avant que je n’oublie, qui donc chante avec Roy sur She-dragoon ?

C’est la fille de notre batteur, Aurora Amalie Heimdal. Elle est fantastique. Elle chante aussi sur d’autres titres de l’album et de l’EP, et également sur trois des nouveaux titres sur lesquels nous travaillons en ce moment. Et bien sûr elle sera avec nous sur scène, comme elle l’était en 2019. Elle s’impose de plus en plus dans le groupe, et sa voix se marie à la perfection à celle de Roy.

Sa voix est très puissante !

C’est une jeune femme très puissante (rires) !

Merci beaucoup Tore !

Merci à toi Christophe, ce fut un plaisir !

J’espère vraiment vous voir sur scène à La Maroquinerie le 16 avril prochain (ndr – on vous dit vite si c’est maintenu) !

Oui, on a hâte d’y être ! J’espère qu’on pourra s’y rencontrer !

Et comment, ma femme aussi, elle ne passe pas un jour sans vous écouter !

Excellent choix ! Je l’entends derrière toi (rires), [en français] “C’est magnifique !” Encore merci pour cet échange… et embrasse ta femme pour moi !

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Lo (PATRÓN)

Parfois, un album déboule sans crier gare. Sans qu’on l’attende. Comme ça. On l’écoute sans rien en attendre et on est immédiatement comblé. Par ses qualités, par son authenticité, par sa sincérité, par sa force. C’était le cas il y a bientôt un an avec le premier album de PATRÓN. Et depuis il ne finit pas de tourner ! Depuis, aussi, pandémie oblige, le temps … Continuer de lire Lo (PATRÓN)

Anneke Van Giersbergen

Pour beaucoup, Anneke, dont la voix pure lui permettrait de mettre le public à genoux même si elle ne chantait que le bottin, restera à jamais la chanteuse de THE GATHERING. C’est profondément injuste tant sa carrière depuis son départ du groupe néerlandais il y a déjà 14 ans est riche d’albums solo variés et de collaborations de luxe (Danny Cavanagh, Devin Townsend, Arjen Lucassen, … Continuer de lire Anneke Van Giersbergen

Daniel Gildenlöw (PAIN OF SALVATION)

Le confinement. Ça paraît loin maintenant (en attendant le prochain). C’était en avril, nous avions décidé de solliciter quelques artistes de nos connaissances, pour faire le point sur le confinement, justement. Quelques artistes dont nous sommes fans, pour des interviews « à la cool », entre amis. Jørgen Munkeby (Shining), Toschie (Audrey Horne), Roy Khan (Conception) (ca vient !), et Daniel Gildenlöw aussi (petite infidélité à la Norvège … Continuer de lire Daniel Gildenlöw (PAIN OF SALVATION)

Darran CHARLES (GODSTICKS)

Il y a de fortes chances que vous n’ayez jamais entendu parler de GODSTICKS, mais ce n’est pas grave parce qu’il est encore temps de réparer cette dramatique erreur. Nous nous sommes entretenus en ce début d’année avec son leader, Darran Charles, au sujet de son nouvel album Inescapable. Malgré Skype et la distance qui sépare la France du Pays de Galles, nous avons rencontré … Continuer de lire Darran CHARLES (GODSTICKS)

Toschie (AUDREY HORNE)

Ils ne peuvent plus tourner, mais pour autant la vie des musiciens ne s’arrête pas. Nous continuons notre petit tour en Norvège, et après Jørgen Munkeby de SHINING, c’est le charismatique chanteur d’AUDREY HORNE, Toschie, qui a répondu à notre invitation à la cool pour parler de l’album live que le groupe vient de sortir, Waiting for the Night, et d’autres choses encore… Bonjour Toschie, … Continuer de lire Toschie (AUDREY HORNE)

Jørgen Munkeby (SHINING)

Jørgen Munkeby est le cerveau derrière SHINING, groupe norvégien de metal avant-garde (comme on identifie les musiciens dont la musique est inclassable) qui connut un succès mérité en 2009 avec Blackjazz, un album dont toute bonne discothèque s’honorera de la présence. En 2018, le groupe effectue un virage à 180° et sort Animal, un album dont toute bonne discothèque… une fois encore. C’est aussi un … Continuer de lire Jørgen Munkeby (SHINING)