METALLICA (Stade de France PARIS 17 Mai 2023)

Paris est la deuxième étape de la nouvelle tournée de Metallica, le « no repeat tour », au cours de laquelle le groupe s’installe pour deux soirs dans une sélection de villes européennes et américaines pour y jouer deux setlists complètement différentes (oui, tout est dans le titre).

Ce soir, Metallica était au Stade De France. Nous sortons à peine de ce premier concert.

Précisons tout d’abord que nous ne sommes pas de ceux qui dénigrent 72 Seasons, le nouvel album du groupe, et que nous sommes (étions) bien contents d’avoir vendu un organe pour être de la fête.

Précisons en outre que nous sommes plutôt bon public, et que nous partions emplis d’entrain et d’enthousiasme pour en être.

Le concert démarre plutôt bien, après que Nine Ice Kills puis Epica aient chauffé un public clairsemé en ce milieu et cette fin d’après-midi, mais qui dans la soirée ne remplira guère plus des deux tiers de l’enceinte, la faisant ressembler au proverbial verre à moitié vide (les maths n’ont jamais été notre fort, mais l’analogie nous semble claire).

Couillu et porteur d’espoir nous semble être adéquat pour qualifier ce début de set qui enquille « For Whom The Bell Tolls » et « Ride The Lightning », puis « Holier Than Thou » et ô surprise ! un « I Disappear » qui passe crème.

Mais bizarrement « enquille » est le verbe qui caractérise le mieux la façon dont les four horsemen gèrent la soirée qui se déroule proprement, pour ne pas dire scolairement. Le son est bon, chaque musicien joue sa partition en remplissant son cahier des charges, de manière aussi irréprochable que transparente, et cette absence d’implication, d’émotion, installe doucement une sorte de torpeur dans l’enceinte de Saint Denis. « Lux Aeterna », « Screaming suicide » et « Sleepwalk my Life Away » seront les seuls extraits du nouvel album joués ce soir, le reste de la setlist étant plutôt convenue et sans prise de risque.

On se fait un peu chier quand même, et on en vient à regretter la nouvelle hygiène de vie de James Hetfield devant ce marasme tellement lisse.

Quand soudain le public, venu en famille, exulte alors que retentissent les premières notes de « Nothing Else Matters ». La question nous taraude alors : les gens qui nous entourent ont-ils gagné leur place en écoutant RTL2 ? Il aura fallu ce titre pour enfin réveiller l’auditoire. Après une heure de show (et froid).

C’est à ce moment que James sort de son monde et s’adresse à un spectateur en bord de scène qui lui montre un tatouage : « C’est quoi ? C’est moi ? A oui, ça me ressemble. Quelqu’un d’autre veut me montrer un tatouage. ?… ». Pour nous c’est sûr il est d’ailleurs.

« Sad But True » démontre à nouveau que le public ne demande qu’à s’enjailler. Mais ça retombe vite car Metallica jouent pour eux-mêmes. Ça joue, effectivement, mais ça ne partage pas. La faute principalement à de trop nombreux temps morts (presqu’autant que lors des derniers concerts d’AC/DC, ces fameux moments où le stade est plongé dans le noir). La soirée tient plus de la succession de titres que du concert dynamique échevelé. Comme si le groupe s’était commuté en mode automatique option sexagénaire. La faute à une scène centrale qui en stade l’éloigne de son public, auquel du fait de la rotation il tourne le dos les trois quarts du temps.

Soudain, le public tressaille à nouveau quand le groupe entame « Blackened ». Non, ils n’ont pas tous gagné leur place en écoutant RTL2 (mauvaise langue que nous sommes). Beaucoup ne demandent que ça. Un peu de folie. C’est visiblement trop demander ce soir, Kirk Hammett étant autant ailleurs que James. « Fuel » enflamme également le stade, mais se perd aussitôt dans une bouillie sonore innommable.

Quand la mayonnaise n’a pas pris, on peut faire des moulinets avec la fourchette dans le bol pendant des heures, rien n’y fera.

Et quand Metallica clôture la soirée sur « Master of Puppets », on entend alors le public chanter le refrain plus vite qu’Hetfield. Tout est dit.

La soirée s’achève alors sur un feu d’artifice….. virtuel, projeté sur les écrans cylindriques qui entourent la scène (dont un des pieds nous aura masqué la vue des musiciens les trois quarts du temps).

Quand ça ne veut pas….

Mais nous ne sommes qu’à la mi-temps du spectacle. Si la deuxième date nous réserve « Enter Sandman », « Creeping Death », « The Unforgiven », « One », « No Remorse », « Disposable Heroes », quelque extrait de Hardwired… injustement oublié ce soir et n’importe quel extrait de Lulu plutôt que leur abominable interprétation de « Whiskey in the Jar », nous en écrirons une chronique dithyrambique avec la mauvaise foi qui nous caractérise.

On en reparle ce week-end ! (d’ailleurs, la suite vous attend ici « METALLICA 2ème soir »)

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2 réflexions sur “METALLICA (Stade de France PARIS 17 Mai 2023)

  1. Eh bé ! pas folichon tout ça
    Aaarghhh « whiskey in the jar » je bondis toujours car leur reprise a toujours été – selon moi et donc hyper subjectivement – pas vraiment géniale J’espère que le 2e tour sera meilleur dans l’investissement du groupe pour toi.
    Bon 2e concert et j’espère que vous y trouverez votre compte et que ce sera bien. Bises

    Aimé par 1 personne

  2. Très bon Live Report, dans l’impartialité, pas dithyrambique ni dénigrant.
    Un rendu semble-t-il entre le verre à moitié vide à moitié plein. Cependant avec le coût d’une greffe d’organe, et selon sa position sociale le curseur de l’opinion se positionne probablement facilement.
    À se demander si les fans ne doivent pas privilégier le format blu-ray ?!?

    Merci pour ce retour 🙏

    Aimé par 1 personne

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