HELLFEST 2022 (part 7 / Fin) : Et maintenant ?

 

(Précédemment sur Darras on The Loose : Le Hellfest vu de l’extérieur, histoire d’une épopée des temps modernes. Les précédents chapitres sont à lire ici, ici, ici, ici, ici et ici)

Chapitre 7 : pourquoi je ris, pourquoi je pleure…

En commençant cette série, je fanfaronnais en expliquant que cette année je ne voulais pas venir. Pour être sincère, sans la volonté de ma femme de voir Whitesnake, je ne serais pas venu. Grand bien nous en prit, puisqu’il s’avère que pour des raisons de santé le groupe de David BG Coverdale n’est pas remonté sur scène depuis, donnant ainsi aux larmes du chanteur à l’issue de ce concert un côté tristement annonciateur. S’est-il agi de son chant du cygne ? Ce potentiel adieu me navre autant qu’il me comble d’en avoir été. Mais mes réserves, exprimées dans le premier chapitre, sont inchangées. Après plus de 10 éditions consécutives, qu’attendre à titre personnel de ce grand rassemblement ? Le plaisir de retrouver mes amis, enfin, ceux qui continuent à venir…, oui ! Le plaisir de croiser des connaissances (musiciens, journalistes, photographes, labels…) ? Oui et non, il y a eu trop de turn-over sur ce laps de temps, tant et si bien que les têtes ont changé et que ce microcosme me devient à chaque fois plus anonyme. On pourrait penser stupide de dépenser un tel budget pour privilégier les retrouvailles amicales aux découvertes musicales. On pourrait, mais quelle somme faudrait-il investir pour retrouver physiquement des proches éparpillés aux quatre coins de l’hexagone, sinon plus loin encore ? Bien plus certainement. Quant aux découvertes musicales, force est de constater qu’il y a moins eu de turn-over au sein des groupes que parmi les connaissances évoquées plus haut ! C’est en grande partie pour cela que le plaisir s’est émoussé. Les têtes d’affiches historiques disparaissent, tandis que les groupes qui les remplacent jouaient déjà auparavant à des horaires plus ingrats. Ce genre de rassemblement me semble tourner en boucle, pour ne pas dire en rond, comme un circle pit désenchanté en slow motion. The more things change, the more they stay the same. Le Hellfest est assurément devenu au fil des ans une mécanique de précision, aussi lourde qu’efficace. Ses géniteurs ne chôment pas pour constamment y ajouter, qu’il s’agisse de décors ou d’aménagements. Oups, le mot « attractions » a failli m’échapper ! Mais tout cela est cosmétique. On nous annonce un imposant restaurant à la place du Louxor, une impressionnante attraction à l’année issue du cerveau du directeur artistique des Machines de l’Ile (Nantes), une exploitation en pointillé du site qui sera ouvert à d’autres événements musicaux ou autres,… A quand l’hôtel ? « Hellfest Resorts », ça aura(it) de la gueule ! Je plaisantais à peine en imaginant qu’un Ehpad puisse y être installé, ou pourquoi pas la construction en périphérie d’une résidence pour séniors, pour sédentariser la « clientèle » historique. Et pourquoi ne pas y ressusciter le célèbre ride Rock’n’Roller Coaster avec Aerosmith fermé à Disneyland Paris en 2019 ? Par charité je n’évoque pas le retour de la tyrolienne ! Le champ des possibles est sans limite ! Ce qui ne changera pas, malheureusement, c’est le nom des sempiternels groupes présents un an sur deux. Et dans cinq ans, gageons que des tribute bands feront leur apparition sur les mainstages. « Dieu nous en préserve », murmure ma femme…. Pour un peu, je pleurerais presque en écrivant ces lignes. Mais au fond de mon petit cœur de vieux métalleux, je sais que j’y retournerai, d’abord pour m’assurer que les faits m’auront donné tort, et puis vibrer au son des groupes que j’aime, dut-il n’en rester qu’un ! Il est là, surtout, le bonheur.

(A suivre, en 2023 !)

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