(Précédemment sur Darras on The Loose : Le Hellfest vu de l’extérieur, histoire d’une épopée des temps modernes. Les précédents chapitres sont à lire ici, ici, ici, ici et ici)
Chapitre 6 : Toute la pluie tombe sur moi…
Vendredi matin. Deuxième et dernier jour de notre Hellfest 2022. J’ouvre les rideaux et déjà quelque chose cloche au niveau du ciel. Une seule crainte en tête, me retrouver comme ce vendredi 17 juin 2011 aux alentours de 20h, sous une pluie battante uniquement abrité par l’auvent d’une anonyme baraque de nourriture, à plusieurs dizaines de mètres de la mainstage dont une prairie bien dégarnie me séparait. Meshuggah officiait sur la MS2, mais trempés jusqu’aux os nous n’avions pas pu attendre l’arrivée d’Iggy et ses Stooges. Les prévisions météo pour aujourd’hui ont fluctué ces derniers jours, alors j’ai décidé de les braver en venant sans même un poncho. J’avoue que si j’avais été plus attentif au running order et vu que les sorciers d’Heilung envoûteraient le climat la veille, j’y aurais peut-être réfléchi à deux fois. L’idée (inconsciente) de passer acquérir une – somptueuse – paire de lunettes de soleil sur le stand HATE COUTURE a peut-être aussi joué en ma défaveur. Coquin de sort ! Vous l’aurez compris, cette journée ne va pas se passer comme nous l’avions prévue. De toute façon, nous n’étions venus que pour Whitesnake. Depuis hier, il y a plus de titres du Serpent Blanc dans la tête de ma femme que dans les playlists de Spotify ! Les souvenirs de cette deuxième journée sont pour moi assez confus, comme si je l’avais vécue dans un univers parallèle. Des deux gars qui me stoppent en plein élan sur le site dont un écarte ma veste pour dire à son copain en montrant mon t-shirt « Regarde ! C’est ton pote, il écoute la même musique que toi ! » (à ce moment-là il pleuvait à seau), à la bénévole dans sa cabane cashless qui explique à la femme un peu « ailleurs » qui se trouve devant moi : « alors le SAV, c’est très simple, regardez derrière vous, c’est à gauche après la boule de feu ! » (Si mon GPS me parle comme ça, je me gare !), à la serveuse du bar VIP à qui je demande si elle a du Jack et me répond « oui, mais c’est du Ballantines ! » (WTF !). Honnêtement, cette journée je l’ai passée entre les gouttes, au sens propre comme au sens figuré. J’ai vu un peu de musique, une once de Benighted, un soupçon de Kreator, une lichette de Blues Pills, une grosse louchée de Nitzer Ebb (heureusement dos à l’écran du VIP, merci à Julien « Hyperdump » d’avoir pris soin de moi pendant cette torture !), cinq minutes mais 250 000 notes de Dragonforce, la brise rafraîchissante de Health, puis sous le vent et un crachin allant crescendo le concert entier de Killing Joke. Le coup de grâce. Auparavant, nous avons mangé sur le site et le sort nous a menés vers un commerçant qui servait des barquettes d’intoxication alimentaire, par ailleurs dégueulasses (tant qu’à faire). Alors tant pis pour Al, Alice, Trent et les autres, nous sommes rentrés. Sous le déluge. Trempés et l’estomac en feu. Quelle belle journée que ce vendredi ! Pleine de rencontres, de rires, de bière, mais tellement éloignée de ce que nous avions envisagé. L’année prochaine, on ne nous y prendra plus ! « Ah parce que vous reviendrez ? ». Eh bien…
(à suivre)
Une réflexion sur “HELLFEST 2022 (part 6) : Placement de produit”