HELLFEST 2022 (part 4) : le GRAND jour

(Précédemment sur Darras on The Loose : Le Hellfest vu de l’extérieur, histoire d’une épopée des temps modernes. Les précédents chapitres sont à lire ici, ici, et ici)

Chapitre 4 : On y est !

Jeudi 23 juin 2022. Le grand jour est enfin arrivé ! Je ne voulais pas venir, mais finalement on reprend très vite ses habitudes, malgré trois années de disette. J’ai enfilé mon plus beau t-shirt SHINING, ma femme arbore fièrement le logo historique du Serpent Blanc, celui sans qui nous n’aurions probablement pas été là aujourd’hui. Nous étions tellement peu pressés d’arriver qu’on est trop tôt. Le site est fermé, alors que la pression n’a cessé de monter et que nous sommes chauds comme la braise ! La température est notamment montée en faisant la queue pour les navettes au parking ouest. Que voilà une excellente nouveauté ! Finis les mini-vans à 2 € le trajet, aux horaires aléatoires (comprenez « jamais là quand on les attend ! », leurs huit places alors qu’on est 125 à attendre, et les bouchons en ville ! Désormais, les bus décorés tournent en boucle avec plus de régularité que le dernier SCORPIONS sur ma platine (euphémisme). La queue hétéroclite progresse lentement mais sûrement. A regarder les festivaliers qui la composent, bien doué serait celui capable d’en extraire le profil type du métalleux 2022 ! Des vieux, des jeunes, des tatoués, des t-shirts, des chemises, des torses-nus, des cheveux courts, des cheveux longs, des chauves, des barbus, des rasés, des hommes, des femmes, des vrais de vrais à l’ancienne, des bobos, des CSP++, des pauvres, des riches, des mannequins EMP, des bourrés, des ascètes, des gros, des maigres, des blancs, des…. euh, surtout des blancs en fait. On vient à peine de parquer le véhicule et il ne nous aura fallu qu’une quinzaine de minutes pour avoir l’impression de patienter devant une attraction Disney. Il ne manque que quelques automates de Lemmy, Kurt Cobain ou Dimebag dans les derniers mètres avec un fond musical ou des paroles enregistrées (« We are Motörhead and we play Rock’n’roll ! Stay in line motherfuckers ! ») ou un type en uniforme devant les bus répétant à longueur de journée « Attention à la marche / mind the gap ! » pour que le mimétisme soit parfait et la mise en condition totale. Mais on s’en fout. On est là et on est déjà heureux. Heureux, mais trop tôt. Nous patientons donc sous un soleil de plomb (Je me félicite à ce moment-là d’avoir été optimiste et d’être venu sans capuche, ni kway, ni pancho ! On en reparlera…) au Hellcity Square et mettons à profit cet extra time pour approvisionner la cashless, agresser notre premier désoiffeur, et retrouver un ami à l’Extreme Market qui nous annonce avec effroi : « Tout le monde est malade, la covid est partout ! ». Nous éclatons de rire de concert ! On s’en fout, on est dans la place ! Les portes finissent par s’ouvrir et j’entends résonner dans mon petit cœur sensible une petite voix qui susurre « it’s good to be back ! ». Old habits die hard, comme on dit (« the hunter », comme ajouterait Joe Elliott) et nous entrons discrètement par le VIP. Les festivaliers fantasment peut-être sur cet endroit mais il ne le mérite pas vraiment. Si le Hellfest était un lycée, le VIP n’en serait en fait que la salle des profs. Ce n’est pas un lieu réservé à l’Elite, c’est un traquenard. Car quand au milieu de 60.000 festivaliers vous rencontrez par le plus grand des hasards votre voisin de palier ou votre cousin, vous ne perdez que 30 ou 40 minutes à refaire le monde avant de repartir devant une scène. Mais au VIP vous ne rencontrez que des connaissances trop heureuses de vous croiser (les autres vous ignorent) et souvent absolument pas pressées de courir devant une scène. Ou si c’est le cas, une connaissance qui vous laisse en cache toujours une autre qui arrive – souvent avec un verre ou un pichet d’ailleurs – ! Un traquenard, vous dis-je ! Alors après trois ans d’absence… imaginez un peu. Ainsi après avoir (trop) brièvement (mais longuement parfois quand même) devisé avec Pierre, Djé, Romain, Elo, Roger, Pat, Sam, Pierre, Fred, etc. (la liste est trop longue), puis puisé en moi la force nécessaire pour m’extraire de ce guêpier, nous partons faire le tour du site que ma femme redécouvre après quelques années d’absence. « Tu vois, le devant des mainstages est pavé », « tiens le sol des tentes Altar et Temple a été goudronnée », « Oh Lemmy a une nouvelle statue » (œuvre de Caroline Brisset, remplaçant celle de Jimmix) beaucoup plus imposante même si moins dynamique que la précédente. Avec un petit air de THE WICKER MAN aussi qui me hante. Après ce petit tour par la WarZone, et comme il faut aussi manger, c’est important de manger, je mène ma femme vers le stand qui en 2019 m’avait régalé de tartares ! Wow, il est toujours là !!!! Re petit tour par le VIP (coucou Manu, Mathieu, Val, etc…) et voilà comment en un rien de temps, quelques dizaines de minutes à peine, nous venons de rater treize concerts (dont au moins trois étaient entourés dans mon programme !). Imaginez qu’on ait en outre voulu acheter du merch ! On serait encore aujourd’hui dans la queue des stands assiégés.

A cet instant précis, il nous faut nous ressaisir et revenir aux fondamentaux. Manquerait plus qu’on rate Whitesnake ! Ce serait ballot.

(à suivre)

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