HELLFEST 2022 (part 2) : Avant de partir…

(Précédemment sur Darras on The Loose : Le Hellfest vu de l’extérieur, histoire d’une épopée des temps modernes. Les précédents chapitres sont à lire ici)

Chapitre 2 : Motivation et préparatifs

Et c’est ainsi que Whitesnake est devenu pour moi le moyen de retourner une nouvelle fois au Hellfest sans renier mon intention première : j’irai uniquement « pour ma femme ». Fan inconditionnelle du reptile blanc, elle n’a cependant jamais vu le beau David à la voix suave sur scène. Cette tournée d’adieu est sa dernière chance ! Évidemment, elle n’ignore pas que Coverdale a vieilli, et que la sensualité de son bel organe s’est évanoui au milieu des années 80. Elle m’a surtout entendu dire qu’en 2013 au même endroit, j’avais plus eu l’impression d’entendre un chanteur de black metal qu’un bluesman,… mais aussi qu’en 2019, sa prestation m’avait en partie réconcilié avec le groupe jusqu’à ce que s’enchaînent quantités de solos inutiles en milieu de set. Whitesnake en 2022, c’est un peu l’inconnu, avec un a priori négatif, mais sans être toutefois à l’abri d’une bonne surprise. Ne dit-on pas que les légendes ne meurent jamais ?

Peut-on aller au Hellfest pour un seul groupe ? Le peut-on « raisonnablement » ? Et ça veut dire quoi, raisonnable ? C’est acté, nous irons donc le jeudi du deuxième weekend. Parce que sept jours pour Whitesnake uniquement, c’était peu justifiable. Voyons donc ce que nous réserve cette courte journée de jeudi par ailleurs…. Le programme de la mainstage 1, c’est un peu un avant-goût des soirées karaoké en EHPAD d’ici dix ans : Phil Campbell, Thunder, U.F.O., Whitesnake et Scorpions. On se demande souvent qui remplacera ces dinosaures le moment venu. La réponse n’est pas très compliquée : il sera plus judicieux de supprimer l’une des deux mainstages, car leur public aura disparu aussi ! A moins que d’ici là Ben Barbaud et ses ingénieurs BTP ne construisent une structure pérenne sur le site pour accueillir le 3ème âge (ne riez pas, l’imagination des organisateurs est sans limite ! – Vous l’aurez lu ici en premier, souvenez-vous en ! – ). Quant au reste de l’affiche, forcément par nature moins consensuel, il y a de quoi passer de bons moments, ne serait-ce qu’avec Steve Vai, Helloween, LDDSM, Hangman’s Chair, Jerry Cantrell, Zeal & Ardor, Crown, Tribulation ou encore Septicflesh pour n’en citer que quelques uns ! Mais surtout ne pas oublier que nous n’irons QUE pour Whitesnake. C’est pourquoi dans le même temps j’imprime le running order en bâtonnant au marker tous les groupes que je ne veux pas voir afin de ne pas me disperser. Cela donne deux feuilles noires avec quelques rares fenêtres de couleurs, beaucoup moins qu’il n’en a d’ouvertes sur la pochette du vinyle de Physical Graffiti ! Deux feuilles car histoire de rentabiliser le déplacement en Loire-Atlantique, je convainc ma femme [enfin, je pense la convaincre] de rester sur le site le vendredi afin de voir Killing Joke, Ministry et NIN. C’est surtout un prétexte pour traîner sur le festival et tâcher de rencontrer le plus d’amis entre deux concerts, ce que je me jure de ne pas transformer une fois sur place en « au lieu d’aller voir les concerts ». Qui sera là ? Se reconnaîtra-t-on, trois ans c’est long quand même ? La grande communauté du Metal aura-t-elle survécu à la pandémie ? Faut-il faire régime pour ne pas paraître trop boudiné dans sa collection de t-shirts ?

Tiens, parlons-en des t-shirts ! Alors que je m’active pour nous trouver deux pass, je découvre que ma femme a fouillé mes tiroirs de textiles trop petits (j’étais jeune…) et exhibe avec une fierté évidente sa trouvaille :

Un t-shirt de « Ready an’ Willing ».

C’est à ce moment précis que je pense prématuré de lui annoncer que ce serait cool qu’on en profite pour assister aussi au concert de Benighted.

(à suivre)

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