Le metal se meurt-il ?

J’ai 50 ans, j’ai toute la légitimité du vieux con pour affirmer que c’était mieux avant. Etant un vieux con optimiste, je peux aussi affirmer que ce sera peut-être mieux demain. Mais aujourd’hui ? Bordel, quand même, la musique file un mauvais coton ! J’ai commencé à écouter ce qu’on appelait alors simplement de manière générique du « hard rock » à la fin des années 70, voire à l’aube des années 80, quelque part à équidistance de « Tokyo Tapes », « Highway to Hell » et « Unleashed in the East ». Avant la NWOBHM (pour sortir des acronymes d’initié). A l’époque, on écoutait tout, les oreilles et les yeux écarquillés. Et on rechignait à poser sur la platine un « In rock » ou un « Paranoid », des disques vieux de dix ans, avec une DLC largement dépassée. Car écouter la musique de nos parents, NO WAY ! Nous étions résolument tournés vers l’avenir ! Tout restait à faire, les paysages sonores restaient à défricher ! Et les groupes ne s’en privaient pas. Régulièrement de nouvelles voies étaient créées. Le heavy, le thrash, le death, le black, le hair, la fusion, le grunge, le nu, l’indus, etc. L’excitation du fan était permanente. Ca a duré un quart de siècle. Un bouillon de culture effervescent et continuel. Et puis soudainement plus rien. Des niches de plus en plus profondes… des groupes qui se copient, qui pullulent sans innover, qui s’enterrent tels des taupes… un terreau auparavant fertile devenu stérile. La qualité étouffée par la quantité. Un temps, mélanger les genres a ouvert de nouvelles portes et relancé l’espoir, et puis tout s’est à nouveau sclérosé. Depuis une dizaine d’années, les nouveaux groupes ne regardent plus vers l’avenir mais se tournent vers le passé, se recroquevillent. Revisitent ce qu’ont fait les Grands Anciens. Combien de groupes se la jouent 70’s, 80’s, 90’s ? L’influence majeure de la nouvelle génération est le copier/coller. Pour un Ghost qui recycle tout en réussissant à développer un son et une identité immédiatement reconnaissables, combien de Greta Van Fleet, de Rival Sons, de Graveyard, et même – n’ayons pas peur – de Steven Wilson ou d’Opeth 2.0 ? Peut-être parce qu’ils n’ont pas connu « en direct » ces années d’effervescence, la plupart des groupes cherchent à recréer ce lien avec le passé. A le vivre par procuration, a posteriori. Mais que cela signifie-t-il ? Que tout a été dit ? Que le metal a vécu ? Quand un style ne parvient plus à innover, à se projeter, qu’il se complaît dans la redite et la revisite, c’est qu’il tourne en rond. C’est aussi un signe qu’il se meurt. Mais je reste un indécrottable vieux con optimiste. Je garde espoir. JE VEUX ENCORE VIBRER !

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7 réflexions sur “Le metal se meurt-il ?

  1. Bonjour, j’ai vu passer votre publication sur Facebook et je reproduis ici le commentaire que j’y ai fais (parce que ça me semble toujours mieux de commenter sur l’article originel):

    Pas convaincu. Le metal n’échappe pas à la Loi de Sturgeon: 80% de tout est de la merde (et il n’y a aucune garantie que le 20% restant ne soit pas de la merde non plus).

    Ce qui est peut-être différent d’il y a trente ans, c’est qu’il est désormais de plus en plus facile à des petites formations de publier leur musique, ce qui donne un effet « lance d’arrosage ». Conseil: ne pas boire à la lance d’arrosage.

    Maintenant, il y a aussi beaucoup de groupes qui sont capables de faire des choses très biens. Il faut juste chercher un peu. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe également des blindes d’outils de curation – blogs, magazines, sites de critiques et autres – qui permettent de faire se tri. Ou, à tout le moins, une partie.

    J’ai cinquante et un ans, j’écoute du metal depuis plus de trente ans et je trouve encore aujourd’hui plein de groupes talentueux, originaux, percutants.

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  2. Bien sûr, et toute la vague Djent / progressive actuelle (le style a même pas 10 ans d’existence) passe à la trappe !

    Ça m’énerve de dire que le métal « tourne en rond » que c’est de la repompe en permanence.

    Ecoute un peu : Periphery (rien qu’avec eux, niveau nouveauté, mélange des genres, et originalité t’as de quoi faire sur leur discographie), animal as leaders, tesseract, ulsect, twelve foot ninja, monuments, Plini, Polyphia, Sikth, Hacktivist !

    Puis dans d’autres genre récents : whitechapel, thy art is murder, et consorts!

    A un moment faut arrêter d’ériger des conneries sous prétexte qu’on a 50 ans. T’as 50 ans aie la sagesse de te dire que la jeunesse a bien trouvé une façon de réinventer le métal à sa façon ! Le son, le choix des gammes et des intentions sont toujours en évolution.

    Tu veux vibrer ? Approfondis au lieu d’écouter du mainstream.
    On a jamais eu autant d’artistes visibles ! Merci internet.

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  3. MXM, comme j’ai bientôt 50 ans aussi, je vais faire sagement ce que tu préconises :
    « la jeunesse a bien trouvé une façon de réinventer le métal à sa façon !  »
    Mais je suis quand même très modérément convaincu par ton intervention, parce que pour les groupes que tu cites, je n’ai pas la sensation que le soutien soit massif (ce qui ne remets pas en cause leurs qualités, mais bien l’enthousiasme qu’ils génèrent et donc, le plaisir qu’ils procurent).

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  4. Aaaah, mon bon Chris, tu as pris la dose des refoulés cyniques décérébrés, à l’insulte courte et aussi aiguisée qu’un couteau plastique de dînette de petite fille ! Bref, des thuriféraires du métal qu’il ne faut pas réveiller mais qui, lorsqu’ils le sont, ont la réplique aussi baveuse et mousseuse qu’un escargot en rute qui courre un 100m par temps sec !
    Je comprends tes propos mais, en même temps, combien de groupes avons-nous raté parce que le filtre saccageur des maisons de disques de l’époque les jetait à la déchèterie des métalleux à jamais méconnus.
    Aujourd’hui, l’internet a ouvert la voie à un foisonnement énorme où chaque groupe essaie de trouver son chemin ce qui peut entraîner une certaine cacophonie mais ouvre aussi la voie à ceux qui seraient passés à la trappe d’une écoute distraite d’un producteur miteux.
    C’est finalement peut-être ça qui a changé…
    La Bise mon ami !

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    1. Ahah Phil, je n’ai pas dit qu’il n’y avait pas de groupes intéressants aujourd’hui ! D’ailleurs, la grande majorité des groupes que j’écoute quotidiennement sont jeunes (moins de dix ans). Mais il n’y a plus de mouvement d’ampleur, de grand mouvement foisonnant !

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      1. Yes agree ! Ce que je voulais dire c’est que les moyens de se faire connaître aujourd’hui pour des groupes font qu’on a du trop plein avec pas nécessairement tout le temps du bon, voire du très bon.
        Il est peut-être fini le temps où des groupes leaders émergeaient et transcendaient des générations mais j’espère avoir tort…est-ce que tout a été écrit, dit, joué ? Je n’ai pas la réponse ! Bises

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  5. Et bien, c’est un peu le constat que je me suis fait : mais où se trouve la relève du Hard Rock ?

    Et là, je ne parle pas de mes goûts à moi mais plutôt de qui fait en sorte de bouger les foules ?
    Si je vous dis : Manowar, Gojira, Def Leppard, ZZ Top, Kiss, Slayer, Lynird Skynird… Parle-t-on d’un festival des années 80 ou d’un festival de 2019 ?

    Qui va déplacer les foules ? Metallica ? Guns ? Mais où se trouve la relève ? Et si relève il y a, pourquoi, depuis 20 ans, très peu de groupe arrive à se hisser au top ? Se font-ils étouffer ?

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